« La mémoire est un droit » écrit Christiane Taubira dans sa contribution au débat ‘La Mémoire de l’esclavage et ses dérives’ en 2006 pour la revue philosophique Cités. Étant donné que la mémoire est un droit, qu’est-ce que l’on entend par mémoire ? La mémoire de qui et de quoi ? Pourquoi faut-il s’en souvenir ? Quel est le but de la mémoire ? Peut-on parler d’une mémoire collective ? Y-a-t-il un devoir de mémoire ? Taubira, elle-même, aborde l’histoire de l’esclavage et le devoir de mémoire, le devoir reconnaître la traite des esclaves en tant que crime primordial contre humanité qui fait partie de l’histoire collective occidentale. L’argumentaire que présente Taubira est axé sur l’histoire, évoquant un certain engagement de la part du citoyen. Cependant, au lieu d’appliquer cette notion du devoir de mémoire aux travaux des historiens, peut-on conceptualiser un devoir de mémoire dans la littérature ?