• Cligès, le second roman de Chrétien de Troyes, et celui qu’il a écrit en 1176, est toujours considéré
    comme le plus divertissant de ses romans. Dans Cligès Chrétien a certainement utilisé beaucoup
    d’artifices et beaucoup d’effets comiques pour créer son oeuvre, qui est plein d’images éclatantes. Elle
    nous amuse plus que ses autres romans. Mais est-ce que l’amusement des lecteurs est tout ce que
    Chrétien avait l’intention d’accomplir? Cligès est-il trop comique, trop ironique, ou trop irrésolu pour
    être pris au sérieux comme une leçon morale ou même un commentaire sur le code moral du monde
    courtois? C’est sûr qu’il y a des éléments philosophiques fragmentés, d’importantes questions morales
    qui ne sont pas résolues ou semblent être résolues à l’envers dans Cligès. Juxtaposé à ses autres romans
    à Cligès manquent de leurs vues de la vie idéale, de leurs grandes quêtes de la grande vérité. Les héros
    et les grands personnages de Cligès ont des fautes et des faiblesses. Pourtant c’est par le moyen d’un de
    ces personnages, Fénice, que Chrétien fait une de ses plus importantes leçons morales dans l’oeuvre.